TEMPETE

Librement inspiré de  » La Tempête  » de William Shakespeare.
Conte féérique entre le ciel et la terre, le manque et l’illusion, l’espoir et son contraire, l’accumulation et l’effacement, la musique et le bruit, la danse et l’immobilité, la peinture et la transparence, le théâtre et les coulisses, la marionnette et l’homme…

Encordés, arrimés, Les Passagers se lancent à l’assaut de leur échafaudage gréé tel un navire. Île au milieu du public, la structure pyramidale complète le dispositif. Un naufrage vertigineux unit acteurs et spectateurs dans un bouleversement des lois de l’apesanteur. La toile est une voile tour à tour hissée et affalée sur laquelle l’eau ruisselle et emporte les traces laissées par les protagonistes. Renforçant l’immersion de tous les sens, la création musicale utilise une sonorisation spatialisée pour support de diffusion.

Malgré une scénographie impressionnante composée d’un échafaudage (17m x 17m), d’une toile (210 m2) et d’une pyramide toilée (7m de haut), le dessein de ce spectacle n’est pas de s’imposer au public mais plutôt d’inviter ce dernier à se laisser entraîner dans le sillage d’un étrange vaisseau en perdition. Pas de texte mais un regard contemporain posé sur les éléments moteurs du drame shakespearien: le pouvoir de l’illusion et l’illusion du pouvoir. Pour les 20 artistes de la Cie, plus d’une année de recherches basées sur un partage des disciplines au cours duquel, entre autres, le danseur apprend du peintre l’art de rythmer une trace picturale, et le peintre à modeler les arrêts de son corps dans le geste du pinceau.   » Tout d’abord, il y a les couloirs du pouvoir et de ses naufragés, qui aboutissent souvent aux naufrages de la société toute entière, livrée à la fureur de guerres absurdes au milieu desquelles subsistent des îlots de résistance et de refus (Sarajevo, Grosny…), où s’inventent alors des choses étranges : des utopies, des espaces magiques, dangereux, des joies intenses, des désillusions. Des faims, des désirs de liberté, des amours éperdus…  Vient ensuite l’affrontement entre le réel et le magique, qui nous ramène au pouvoir de l’illusion et à l’illusion du pouvoir. Vient enfin le dénouement, par le difficile chemin d’accès à nos libertés…  »  Autant de pistes coïncidant avec les désirs et les interrogations du metteur en scène Philippe Riou.

La démarche du peintre Frédéric Noguer : Donner à voir des mouvements de peinture sans cesse inscrits et sans cesse effacés par un flux d’eau semblant naître de la toile. Les coulées sont une peinture à part entière, une peinture sans peintre issue de la gravité terrestre, une peinture aléatoire célébrant la physique de Newton et initiant l’idée nouvelle de couleur/coulure. Les peintres- acteurs se transforment en instruments de peinture et leurs nudités sémantisées par la couleur font corps avec la toile. Au fil des actions s’établit une  » archéologie picturale « , les différentes interventions se superposent, s’effacent, se chevauchent tour à tour sédimentant sur la surface de la toile en autant de strates de couleurs et rendent visible la présence du temps dans le spectacle.

La démarche du compositeur Eryck Abecassis : Tempête… Grain, accumulation de micro-perturbations atmosphériques, présences simultanées de temporalités diverses et donc d’espaces divers. Accumulation/effacement, deux termes qui pourraient être la base formelle de la musique techno. Ici, il s’agira pour moi d’étendre le processus au-delà du simple fragment, moins par souci d’unifier que de soumettre la mémoire à certaines torsions.

Infos techniques

Durée: 01h15

Nombre d'artistes / techniciens: 16 artistes et 2 régisseurs

Type de structure: échaffaudage de la Cie (L17m x H17m) + toile PVC (210 m2) + pyramide toilée (H7m)

Jauge : 5000 spectateurs

Chronologie

2004: Foligno festival de Foligno

2004: LeMans festival "Le Mans fait son cirque"

2003: Paris

2003: Périgueux Festival "Mimos"

2002: Chalon sur Saône Festival "Chalon dans la Rue"

2002: Piazza du Centre Beaubourg Festival "Printemps des Rues"

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